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« Mais POURQUOI donc pleures-tu ? Je t’ai changé, nourri, parlé, bercé, massé, tout donné j’ai chanté, dansé, même pleuré avec toi et tu pleures…toujours. »
Devant cette épreuve quotidienne, peut-être vous posez vous régulièrement ces même questions inquiètes « Est-il malade ? Les autres bébés pleurent-ils autant ? Faut-il prendre mon bébé dans les bras à chaque fois ou cela risque de le rendre dépendant, incapable de se consoler seul ?, est-ce moi qui ne sais plus le consoler, le comprendre ? Est-il malheureux ? »
Les pleurs de bébé, un moyen de communication
A la question « pourquoi les bébés pleurent-ils ? » le docteur Pierre Foucauld, pédiatre au centre hospitalier de Versailles et interviewé sur le plateau des « Maternelles », nous dit :
« le pleur pour un bébé n’est ni une maladie ni un symptôme, c’est son moyen de communication ! […] Il établit pendant les premières semaines, les premiers mois, un espèce de cordon ombilical sonore et c’est la seule manière (avec les « gazouillis » qui apparaîtront un peu plus tard) d’exprimer son inconfort, son stress, sa douleur parfois ».
Et à la seconde question « Existe-t-il des bébé plus sensibles que d’autres ? », le docteur nous informe « on estime qu’il y a entre 10 et 25% des bébé qui ont des pleurs plus importants ».
Comprendre les pleurs de bébé
Mais alors, tentons ensemble de comprendre : pour quelles raisons bébé, en particulier les premiers mois, peut-il pleurer ?
- La faim
- La fatigue : Bébé est fatigué ou les tensions ou les stimulations sont trop fortes et l’empêchent de se détendre.
- La gène, l’inconfort : bébé a t’il sa couche sale ? Ses vêtements sont ils trop serrés ? A t’il trop chaud ou froid ? A t’il le siège irrité ? Est-il constipé ? (selles rares, moins d’une fois tous les 4 jours, ventre non souple quelque fois, selles dures et sèches).
A noter que de nombreux bébés ont chaque jour quelques heures difficiles, qui se situent généralement en fin d’après-midi ou dans la soirée
- Le stress, angoisse : Avant de naître, bébé était bercé par les mouvements de votre corps ; dans un doux cocoon il entendait les bruits de votre cœur et cela retenait son attention ; il était en apesanteur dans le liquide amniotique et ne ressentait pas le poids de son corps (maintenant ses bras peuvent soudainement « tomber » vers le bas lorsqu’il se détend) ; il était nourri sans avoir à faire un effort sportif, immédiatement et continuellement, et soudain le voici dans son berceau, dans un silence inconnu et nouveau, et tout seul.
- Bébé est malade : la recrudescence de pleurs est accompagnée de signes évoquant une maladie comme la fièvre, l’éruption de boutons, l’écoulement de l’oreille, le geignement (petit bruit en particulier à l’expiration), la gène respiratoire ou autres. Dans ces cas, et au moindre doutes, votre bébé doit être examiné sans tarder par un médecin, et d’autant plus rapidement qu’il est petit.
- Les maux de ventre, coliques : l’une des causes principales des pleurs inhabituels et importants du nourrisson.
Il existe de nombreuses et différentes propositions pour calmer la douleur de bébé, certaines auront un effet sur votre bébé et d’autres seront plus ou moins efficaces. Nous en parlons juste après. Il est bon de savoir que ces crises douloureuses et les pleurs qu’elles provoquent, vont disparaître entre 3 et 4 mois, en particulier avec le début de la diversification. - Reflux-gastro-œsophagien : le contenu de l’estomac, très acide remonte dans l’œsophage et provoque des brûlures très douloureuses ; bébé pleure de façon anormale pendant qu’il prend son biberon mais aussi en dehors des repas.
Le plus souvent, les amis inséparables de ce RGO sont les remontées de lait (régurgitations) mais chez certains enfants il n’y a pas de régurgitations visibles (extériorisées). N’hésitez pas, au moindre doute, à vous rassurer en en parlant à votre pédiatre. - Les poussées de croissance : à peu près à 7-10 jours, 3 semaines, 6 semaines, 3 mois et 6 mois. Bébé a plus d’appétit, son rythme de repas est perturbé (l’anarchie alimentaire !), bébé réclame d’avantage vos bras, est plus grognon, a besoin de plus ou moins de sommeil (siestes plus courtes par exemple), prend du poids.
- La douloureuse poussée dentaire : ses joues sont parfois rouges, bébé salive d’avantage, met ses poings dans sa bouche ou tout autre chose, ses gencives peuvent être gonflées.
Dur dur d’être un bébé ! Gardez courage ! Mais bien sûr après un étalage de problèmes : hourra ! les solutions !
Un message d’espoir
Passé trois mois, beaucoup de problèmes seront résolus. Les coliques disparaissent progressivement ainsi que ces périodes de grandes agitations.
Bébé devient de plus en plus autonome dans sa distraction, la découverte de ses mains en est une et, par chance, il les a toujours sur lui ! Plus attentif au rythme de la journée et à la succession des activités (siestes, repas, sorties) votre enfant peut alors se distraire et attendre plus calmement. Son intérêt pour ce qui l’entoure va grandir et lui permettre de sortir un peu de lui même. Ses pleurs sont toujours présents, évidemment, mais lui permettent d’exprimer d’autres problèmes !
Vers 7-8 mois, à l’occasion d’une séparation pleurer lui permet d’exprimer son chagrin et son angoisse de séparation, mais aussi son inquiétude à l’abord de visages étrangers. Bébé va aussi découvrir la colère consécutive à une frustration lorsqu’il ne parviendra pas à se retourner seul ou à se saisir d’un objet par exemple.
Enfin, l’accès au langage va permettre à votre enfant d’exprimer plus facilement ses besoins et sa peur et ses pleurs seront plus cantonnés à des situations difficiles et problématiques que vous saurez anticiper ! Vous le connaissez par cœur !